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LE MATIN
05/03/2008

André Azoulay élu Président de la Fondation Anna Lindh
Consécration du pluralisme et de la diversité du Maroc

A l´unanimité, André Azoulay, Conseiller de S.M. le Roi, a été élu mercredi à Bruxelles en qualité de Président du Conseil d´administration de la Fondation euro-méditerranéenne Anna Lindh pour le dialogue des cultures.

Son élection a suivi le vote par les Gouverneurs de la même Fondation réunis dans le cadre du partenariat euro-méditerranéen qui regroupe les pays arabes et européens. Le 27 janvier dernier, les ministres arabes des Affaires étrangères avaient décidé, à l´unanimité au Caire, de soutenir la candidature du Maroc en la personne d´André Azoulay.

Ce sont une dizaine de lignes! Pas plus, mais denses et assez significatives pour ne pas focaliser l´intérêt de tous ceux qui suivent son parcours par inadvertance, le connaissent ou se disent ses intimes. «Né à Essaouira en 1941, Conseiller de S.M. le Roi, président de l´association Essaouira Mogador, du Printemps musical des Alizés ; membre du Comité des sages de l´Alliance des civilisations ; président délégué de la Fondation des trois cultures et trois religions ; administrateur du Forum méditerranéen et du Centre Shimon Peres pour la paix ; ambassadeur de bonne volonté de la principauté de Monaco»…

Toute une vie active, celle d´André Azoulay, puisque c´est de lui qu´il s´agit, se résumerait-elle à ces temporalités croisées des décennies durant. Or, la notice lapidaire d´un «Who´s ho» serait incomplète si elle n´intégrait pas d´autres paramètres qui, dans le portrait baroque du personnage, comptent beaucoup : André Azoulay a été aussi le fondateur en 1974 du groupe «Identité et Dialogue » auquel il s´était dévoué corps et âme pour le rapprochement, déjà en ces temps lointains et opaques, entre Palestiniens et Israéliens.

Ou encore du journaliste engagé, rédacteur en chef qu´il avait été dans les années soixante au sein d´une publication de gauche, confrontée aux répressions et aux censures, «Maroc Informations», enfin entre 1967 et 1991 du directeur des relations internationales et d´«Executive vice-président» qu´il était de la banque Paribas, temple de la finance s´il en fut. On ajoutera, pour être complet dans le souci d´une information juste, qu´il est aussi membre de l´Académie Royale du Maroc et de l´Académie Royale d´Espagne pour les sciences économiques et financières, Commandeur dans l´Ordre du Trône au Maroc et Commandeur dans l´Ordre de la Légion d´honneur en France.

La silhouette filiforme, le pas assuré et discret, visage émacié et la vertu intellectuelle digne d´un « cardinal» sorti tout droit d´un grand Ordre, celui de Cluny davantage qu´un autre, il est présent, l´œil vif, attentif à tout un chacun, l´écoute et le regard même. Un homme affable, une urbanité jamais feinte, volontairement discret et quasi effacé mais jamais « outsider ». C´est un homme de partage. Un Marocain qui incarne la convivialité du terroir. Car il respire la vie et se soumet à l´exercice de l´exigence morale.

Toute sa vie en effet, André Azoulay aura incarné cette double confrontation, dialectique choisie mais imposée par un destin aux multiples dimensions : celle d´un Marocain né sur la façade atlantique d´une cité immémoriale mais languissante, Mogador, à un moment où les échos de la deuxième guerre mondiale - marquée par le sombre triomphe du nazisme et la mort programmée de millions de juifs d´Europe - se répercutaient dans un Maroc où le Roi Mohammed V, le «Sultan du Maroc» comme l´on disait restait «debout», rebelle et vigoureusement opposé aux lois racistes anti-juives du gouvernement de Vichy. La deuxième dimension est celle d´un militant patriote, demeuré attaché aux valeurs cardinales de son pays, enraciné dans son patrimoine historique et national, modèle s´il en est de la diversité culturelle et religieuse et qu´André Azoulay, dès sa tendre enfance, parcourant les ruelles de Mogador, sautant les remparts de la Sqalla, portera comme un blason de fierté mais aussi comme une non moins fière singularité sur son cœur.

Il avait dix ans quand Orson Welles, monstre sacré de Hollywood tourna son «Othello» sur les mêmes remparts peuplés de mouettes et fouettés par les vents alizés. Pas plus lorsque de grands musiciens, des Jimmy Hendrix, Bob Dylan, les artistes de musique andalouse et les Gnaouas bien entendu défrayaient déjà la chronique musicale et culturelle et, surtout, projetaient la ville de Mogador devenue Essaouira sur les feux de la rampe…

L´empreinte de ces années-là, cette dimension spatio-temporelle ouvrait pour lui des perspectives nouvelles. Il était apprêté à sa nouvelle vocation de citoyen cosmopolite. Et à une époque où l´ouverture vers le monde et les autres cultures n´était pas un vain mot et n´avait pas de frontières devant elle, son ancrage marocain, andalou, arabo-berbère, juif et méditerranéen, européen aussi le prédestinait à un choix cornélien : assumer cet héritage et la pluralité des lourdes sédimentations qu´il implique ou se laisser emporter dans l´indifférence ! La première option impliquait derechef une vocation de combattant. Non seulement il l´assumera mais en fera un «modus operandi», le signe distinctif, la couleur d´une vie. Plus tard, aux faîtes d´une reconnaissance sociale, nationale et internationale, nommé en 1991 Conseiller par feu Sa Majesté Hassan II, conforté ensuite en 1999 par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, André Azoulay n´aura de cesse de défendre cette dimension de pluralité du Maroc qui est, dans un monde où les démons totalitaires s´efforcent d´enrayer la notion de différence, le modèle de la diversité, de la tolérance et du pluralisme.

Revenu au Maroc en 1991 après qu´il eut été nommé par feu S.M. Hassan II en qualité de Conseiller du Souverain, il a contribué à la mise en œuvre du programme de réformes économiques et financières, appliqué avec succès par le Maroc, il a également largement contribué à l´ambitieux programme des privatisations et de dérégulation mis en œuvre depuis 1993 et, comme le souligne une note biographique, « André Azoulay s´est attaché à la même époque à promouvoir et rationaliser le rôle de l´investissement privé national et international pour en faire le moteur de la croissance de l´économie marocaine».

Le «citoyen monde» ! D´aucuns s´accommoderaient aisément d´une telle qualification - et sans doute lui-même -, avec cependant cette réserve que le Maroc, son pays, sa terre natale si longue et plongée dans la mémoire de l´humanité, il la porte comme un mât. En fondant en 1974 « Identité et Dialogue», André Azoulay s´était tracé le laborieux chemin, la voie difficile d´un militant de la paix qui sait mieux que quiconque à l´étranger ce que «paix» et «cohabitation» veulent dire. La guerre israélo-arabe faisait rage, la presse occidentale était entièrement acquise aux thèses du gouvernement de Tel-Aviv, les cauchemars des deux ou trois dernières guerres - 1948, juin 1967, octobre 1973 - n´étaient pas encore surmontés, bref le climat belliqueux et tendu enterrait toute espérance. Quand d´autres exaltaient la puissance militaire d´Israël, occultaient les combattants et le peuple de Palestine, feignaient d´ignorer qu´il pouvait y avoir d´autres moyens que la guerre pour un règlement digne et honorable, lui organisait, prospectait d´autres voies.

Qu´il fût ensuite un interlocuteur reconnu de Yasser Arafat, voire même un ami, n´étonnera que ceux qui ignoraient à quel point son engagement pour la paix au Moyen- Orient reste une manière de sacerdoce, un modèle d´engagement. Dans une tribune cosignée avec Hubert Védrine et publiée le 3 janvier 2008 dans «Le Monde», il reprendra un argumentaire qui fut autrefois l´imparable plaidoyer « pro domo » pour une paix fondée sur l´existence de deux Etats égaux, cohabitant côte à côte, mettant en exergue davantage ce qui les rapproche que ce qui les divise. S´étonnerait-on donc que le même militant pour la paix au Proche-Orient, ce Marocain trempé dans la tradition du dialogue et de la cohabitation, devienne aussi, dans la foulée d´un engagement porté sur son fronton comme le blason, le militant du dialogue des cultures et des civilisations. «Candide», héraut de Voltaire mais aussi citoyen vertueux à la fois comme le veut une tradition philosophique ? Il enjambe et pénètre les espaces des trois religions monothéistes, Islam, Judaïsme et Christianisme, il en devient l´irrépressible défenseur, celui qui entend les «libérer» des démons extrémistes qui les guettent et les menacent.

Avec la même détermination et une même foi, il milite «mordicus» contre les ostracismes et pour le dialogue au sein du Groupe de Haut niveau des Nations unies pour l´Alliance des civilisations et au sein de la Fondation des Trois cultures et des Trois religions dont le siège est à Séville. Jamais son engagement n´a trouvé illustration qu´en ces temps de soupçons mondiaux, il ne rate aucune réunion, à Séville, à Rabat, à Paris, New York ou en Amérique latine.

Pèlerin de la bonne cause, inépuisable messager de la paix, indéfectible patriote au profil internationaliste, provincial du terroir qui, en compagnie de son épouse Katia, ne déroge jamais au devoir de présence et de travail pour leur ville natale, Essaouira, qu´ils portent avec d´autres sur les fonts baptismaux comme d´autres un destin et pour laquelle, d´un séminaire international à un festival, d´une visite organisée pour des investisseurs étrangers à un pèlerinage de la communauté juive marocaine à l´étranger, ils sont devenus les militants inlassables. L´élection d´André Azoulay est aussi un hommage au Maroc, au modèle de société que Sa Majesté le Roi Mohammed VI édifie, à un pays dont l´éthique symbolise l´ouverture, la tolérance, le pluralisme et la coexistence des religions et des cultures, des hommes et des femmes venus de tous les horizons de l´humanité.

Par Hassan Alaoui

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