LE QUOTIDIEN

25 novembre 2004

 

 

L’artiste, la femme, pas le préjugé

Avec « Lever le voile », l’invitation à la découverte de l’autre est lancée. 51 œuvres de femmes artistes de pays islamiques se dévoilent

 

du France Clarinval

 

Dans le cadre de la visite du roi Abdallah II de Jordanie, le centre de recontre de l’abbaye de Neumünster accueille une exposition de femmes artiste venues de pays islamiques.

 

 

Les mots cachent parfois des sens plus profonds qu’il n’y paraît. Luxembourg a chois « Lever le voile » alors que le titre original de l’exposition proposait de le « briser » et que les italiens avaient estimé qu’il fallait le « déchirer ». si le jeu de mots « frisionien »  met bien en évidence  la notion de découverte d’un pan culturel qu’on ignore généralement chez nous, les femmes artistes des pays islamiques, les organisatrices estiment qu’il n’est pas suffisant de lever ce voile, qu’il faut oser aller plus loin.

« Cette exposition est un appel ai dialogue, entre les mondes islamique et occidental », confirme Aliki Moschis-Gauguet, responsable du réseau FAM (femme-Art-Médiettanée) et qui s’est donné pour but de propager la paix par l’art. « C’est une façon de vous demander d’ouvrir les yeux sur nos vies », insiste-t-elle.

 

 Dixiéme étape

 

 

Après avoir été montée pour la première fois à Rhode en 2002, l’exposition en est à sa 10e étape. Elle réunit les créations de 51 femmes de 21 pays islamiques et constitue une tentative du surmonter les stéréotypes attachés aux femmes de cette partie du monde. Elles viennent d’Algérie, du Bahreïn, l’Ẻgypte, d’Indonésie, d’Iran, d’Irak, de Jordanie, du Koweït, de Malaisie, du Maroc, du sultanat d’Oman, du Pakistan, de Palestine, d’Arabie Saoudite, du Soudan, de Tunisie, de Turquie, des Ẻmirats arabaes unis et du Yémen.

« J’insiste pour qu’on utilise le terme de pays islamiques, qui fait appel à une notion culturelle et non musulmane, qui est une notion de religion », précise la princesse Widijan Ali, artiste et responsable de la collection. En effet, les femmes présentes dans cette exposition ne sont pas toutes musulmanes, mais aussi chrétiennes, bouddhistes ou hindoues.

Les ouvres exposées font partie de la collection permanente de la Jordan National Gallery of Fine Arts, une des rares collections d’art actuel dans un pays du Sud et qui comprend quelque 2000 ouvres.

Leurs sujets comprennent des questions relatives au sexe, à l’environnement, à la politique au nationalisme, aux mœurs sociales mais aussi à des créations abstraites d’une valeur purement décorative.

Parmi les techniques utilisées, on peut relever l’huile. L’acrylique, des aquarelles, l’encre, la gouache, des gravures sur cuivre et des collages.

Une belle initiative, mệme on regrettera l’absence des artistes les plus pointues et contemporaines comme Shadi Ghadirian.