La Presse, 2 febbraio 2006
Colloque sur les civilisations et les cultures humaines :
du dialogue à l’alliance
Interview - Mme
Khalida Toumi, ministre algérienne de
« En tant que Maghrébine,
je suis
fière des réalisations accomplies par le Président Ben
Ali »
Agissant à titre de représentante
du Président algérien, M. Abdelaziz Bouteflika, président en exercice du Sommet
arabe, Mme Khalida Toumi, ministre de
Avec le talent et la conviction d’une femme qui croit profondément en le dialogue des civilisations
et soucieuse qu’elle est de sonder les perspectives d’alliance entre les peuples, l’unique voie censée
réduire les tensions qui se font jour entre Etats et
groupements ethniques ou religieux, et,
par la même occasion, baliser le chemin pour une véritable entente.
Vous êtes une femme d’action qui se bat sur tous les fronts. De quoi procèdent
vos prises de position, vos
idées, votre action ?
De la conviction
de l’évolution d’une société. De la capacité
des individus, hommes et femmes,
à se battre pour améliorer
la société. Dans le gouvernement
et la société civile, les
convictions sont identiques : il n’y a que
les moyens et l’itinéraire à suivre qui changent.
A propos de
la lutte contre le fondamentalisme, l’extrémisme et le terrorisme, je me suis investie totalement
dans ce combat à partir de la société
civile où j’assumais un rôle prépondérant. J’étais convaincue
que le phénomène intégriste constitue par essence une menace pour la démocratie en Algérie.
De ce fait,
il devient
un ennemi sournois et mortel pour la démocratie naissante qu’il faut étouffer
et détruire à n’importe quel prix. C’est cette même conviction
qui m’incite à me battre et me pousse
aujourd’hui à poursuivre le
combat en tant que membre du gouvernement.
Qu’en est-il aujourd’hui
des droits de la femme en Algérie ?
Dans le cadre de la société civile, les droits de la femme sont partie intégrante des droits de l’homme. Partir du
fait qu’aucune construction démocratique sérieuse n’est envisageable sans la reconnaissance effective des droits
de la femme, j’ai ardemment milité pour la révision du Code de la famille, qui a eu lieu en 2005. C’est un acquis considérable que nous devons
sauvegarder et, au fur et à
mesure, parachever par des amendements significatifs.
On parle de réformes dans le système éducatif algérien, où en êtes-vous ?
Il existe
un truisme, une évidence valable pour le monde entier qui veut que le rôle
de l’école est de former les citoyens de demain. Des citoyens respectueux de l’autre, tolérants, compétitifs sur le marché de l’emploi, et fiers
de leur culture et de leur appartenance à un Etat de droit civilisé
et évolué.
Pendant plus de vingt
ans, j’ai combattu dans la société civile pour la réforme du système
éducatif algérien en essayant de le faire passer d’un système archaïque dans lequel il stagnait à un autre mieux adapté
aux exigences modernes et à l’esprit de
novembre 1954. Ma récompense a
été que mes
propositions ont été retenues au
plus haut niveau de l’Etat puisque c’est sur une décision politique et présidentielle que l’Algérie s’est trouvée engagée dans la voie des
réformes de son système éducatif.
Etre ministre de
Sincèrement, c’est un grand honneur
et un
redoutable privilège d’avoir la responsabilité de gérer le secteur du patrimoine et
de la culture en Algérie.
C’est la preuve
que le Président Boutaflika, en me confiant ce portefeuille ministériel, m’a confié l’âme de ce peuple. La femme joue le rôle
de garante de l’équilibre de la famille.
Elle est la base de la cellule familiale,
les assises sur lesquelles repose l’édifice familial. Le bien le
plus précieux chez un peuple, c’est sa culture, son patrimoine. J’en porte tout le poids. J’espère en être digne.
Que vous inspire
Avec un enthousiasme débordant,
une lueur d’admiration dans le regard et de la chaleur
dans la voix, elle répond :
En tant
que Maghrébine, je suis fière des
réalisations accomplies par
le Président Ben Ali, et en
tant que militante, j’admire son courage
qui veut qu’il
fasse peu de cas de tout ce qui vient de l’extérieur. Il s’inspire de sa propre histoire, de ses propres atouts
et ne tient
compte que de ses propres contraintes.
La success-story de la petite Tunisie,
je la vis comme une réalité qui est mienne.