dimanche 13 juillet 2008

 

 

Palestiniens et Israéliens n’ont «jamais été aussi proches d'un accord» de paix, selon Ehud Olmert

 

Le Président palestinien, Mahmoud Abbas (à droite), avec le Premier ministre israélien Ehud Olmert, aujourd’hui, dans la cour de l’Elysée (Reuters).

 

 

Le Premier ministre israélien a fait cette déclaration, en dépit du scepticisme qui prévaut sur la question, à l'issue d'une rencontre au palais de l'Elysée avec le président palestinien Mahmoud Abbas, en présence de Nicolas Sarkozy.

 

Le Premier ministre israélien Ehud Olmert a affiché aujourd’hui à Paris son optimisme sur les chances d'un accord de paix avec les Palestiniens, en dépit de l'absence de progrès dans les négociations et de ses démêlés avec la justice.

"Les négociations (entre Israéliens et Palestiniens) sont très sérieuses. Il y a des problèmes, des obstacles" mais "nous n'avons jamais été aussi proches d'un accord" de paix, a déclaré Ehud Olmert à l'issue d'une rencontre au palais de l'Elysée avec le président palestinien Mahmoud Abbas en présence du chef de l'Etat français Nicolas Sarkozy.

 

"Nous approchons de l'heure où nous devrons faire des choix décisifs", et prendre des "décisions graves, importantes qui nous amèneront à un stade où nous n'avons jamais été", a ajouté Ehud Olmert, venu à Paris participer, tout comme Mahmoud Abbas, au sommet de lancement de l'Union pour la Méditerranée (UPM).

L'assurance affichée par Ehud Olmert tranche avec le scepticisme qui prévaut dans la région sur les chances d'un accord israélo-palestinien faute de percée depuis la relance des négociations en novembre à Annapolis aux Etats-Unis. Les pourparlers, censés aboutir avant la fin de l'année, achoppent notamment sur la poursuite de la colonisation juive en Cisjordanie et à Jérusalem-Est.

 

Ehud Olmert, de surcroît, est politiquement affaibli et poussé à la démission en raison de son implication présumée dans plusieurs affaires de corruption, dont la dernière en date, portant sur une escroquerie aux billets d'avion, a éclaté juste avant son départ pour Paris. Mais, comme si de rien n'était, Ehud Olmert a aussi émis l'espoir de nouer des négociations directes avec la Syrie "prochainement" après une série de trois rounds de pourparlers indirects par l'entremise de la Turquie. "Le volet syrien ne se fera pas au détriment de celui avec les Palestiniens qui reste pour nous une priorité absolue", a affirmé Ehud Olmert, qui s'est aussi inquiété du "danger" que pose selon lui l'Iran, soupçonné par l'Occident de vouloir se doter de l'arme nucléaire.

 

Selon son entourage, il a aussi promis à Mahmoud Abbas la libération d'un nouveau groupe de prisonniers palestiniens, sans toutefois avancer leur nombre ou une date. Ehud Abbas a pour sa part affirmé que "la paix au Proche-Orient est la base de la paix dans le monde". "Si on n'y parvient pas prochainement, le monde ne connaîtra pas la stabilité", a-t-il averti.

 

Il a affirmé que Nicolas Sarkozy pouvait "jouer un rôle important dans le processus de paix", faisant notamment valoir que le président français était "un grand ami des Palestiniens et des Israéliens". Abbas et Olmert ont été reçus à l'Elysée à quelques heures du lancement de l'Union pour la Méditerranée (UPM) à Paris, où sont attendus une quarantaine de chefs d'Etat et de gouvernement.

 

Selon Nicolas Sarkozy, "l'objectif de l'UPM, c'est que dans cette région de la Méditerranée, on apprenne à s'aimer plutôt qu'à se détester et à se faire guerre". Ehud Olmert a estimé que le sommet de lancement de l'UPM représentait "un moment extraordinaire". "Je ne me souviens pas d'une telle rencontre réunissant autant de dirigeants arabes avec ceux d'Israël dans une atmosphère de dialogue, pas de controverse", a-t-il assuré.

 

Après la rencontre tripartite et les déclarations à la presse, Mahmoud Abbas et Ehud Olmert se sont vus en tête-à-tête dans les salons de l'Elysée. Selon le négociateur palestinien Saëb Erakat, Mahmoud Abbas a demandé lors de cet entretien à Ehud Olmert "l'arrêt de la colonisation et des incursions israéliennes en Cisjordanie". Il l'a aussi appelé à libérer des prisonniers palestiniens, une demande qui aurait donc reçu, selon l'entourage de Ehud Olmert, un écho favorable. Les deux dirigeants doivent se revoir en début de soirée à Paris, selon le négociateur palestinien.