“DIALOGO MEDITERRANEO”

Marzo 2002

 

 

Revitaliser le Processus de Barcelone

 

di Eudaldo Mirapeix

 

Il manque très peu de temps – 22 et 23 avril – pour savoir si les efforts déployés par l’Espagne à l’occasion de sa Présidence de l’Union européenne se verront ou non récompensés lors de la Conférence Euroméditerranéenne de Valence. On prétend que le Processus de Barcelone (PB) est doté, pour cette réunion, d’un Plan d’Action, adopté par consensus de ses 27 membres, qui incarne l’élan qualitatif et le sens de la direction que nous souhaitons donner au Processus guidés par des concepts clés tels que le développement, le dialogue et la solidarité. La Présidence Espagnole de l’UE en 1995 fut l’occasion du lancement du PB. L’Espagne, lors d’un nouveau tour de la Présidence, en 2002, doit être l’acteur principal de la refondation du Processus.

 

  1. Pourquoi élan qualitatif ? premièrement, parce que bien que nous ne partagions pas les évaluations négatives faites dans divers cercles, nous acceptons par contre que les résultats obtenus depuis son lancement en 1995 nous laissent insatisfaits. En effet, nous sommes encore très loin de la zone de stabilité, prospérité et tolérance poursuivie. Le conflit arabo-israelien nous ébranle chaque jour un peu plus, la séparation économique entre le Nord et le Sud loin de s’atténuer s’aggrave, le rythme de modernisation politique et économique de nos membres nous inquiète et de graves contradictions persistent dans le développement du Processus, en particulier celle existant – apparemment du moins – entre le changement et la stabilité.  Deuxièmement, nous souhaitons encourager le Processus Euroméditerranéen parce que nous n’y voyons pas d’alternatives, surtout après le onze septembre. Pour l’UE, et non dans une moindre mesure pour nos membres du Sud, Barcelone constitue aujourd’hui un cadre de référence incontournable dans l’élaboration des politiques extérieures respectives.
  2. Bien au-delà de ses trois paniers, au contenu desquels je ferai référence plus tard, le PB représente pour l’Espagne un exercice fascinant pour des raisons très variées pas toujours évaluées dans toute leur importance. Je ferai référence à quelques-unes des plus significatives.

3.      J’analyserai maintenant, synthétiquement, ce que nous souhaitons voir approuvé à Valence et qui, par conséquent, incarnera l’élan qualitatif dont nous parlions. Il faut souligner en premier lieu, la proposition espagnole de création d’une Banque de Développement Euroméditerranéenne comme l’une des priorités de notre Présidence. La réalité est évidente : une Méditerranée avec le double de population par rapport à l’Europe de l’Est mais aux revenus très inférieurs, qui, toutefois, est destinataire de projets exécutés pour une valeur huit fois inférieure à celle reçue par l’Europe de l’Est mais aux revenus très inférieurs, qui, toutefois, est destinataire de projets exécutés pour une valeur huit fois inférieure à celle reçue par l’Europe de l’Est. Une nouvelle banque – dont la configuration est encore à décider mais qui devrait dont la configuration est encore à décider mais qui devrait intégrer une culture bancaire orientée vers le secteur privé et jouir d’une autonomie suffisante pour la défendre – pourrait être le mécanisme d’injection de capitaux dont le sud – contre les arguments fallacieux selon lesquels il y a trop d’argent – a besoin pour rompre des cercles vicieux qui empêchent son essor économique. On prétend également approfondir la coopération Sud-Sud par divers moyens : en encourageant et en appuyant avec l’assistance technique le Groupe d’Agadir, en encourageant la relance de l’Union  du Maghreb Arabe (UNA), en orientant et en finançant dans la mesure du possible de nouvelles infrastructures, en promouvant des mesures de marché unique qui rendraient les marchés plus attractifs.  Quelques-unes de ces initiatives seront encouragées lors des Conférences Ministérielles du Commerce (Tolède, 19 mars) et de l’Industrie (Malaga, 9 et 10 avril) dont les conclusions opérationnelles seront intégrées par le Plan d’Action de Valence. L’Espagne a également fixé parmi ses priorités l’approfondissement de la dimension parlementaire. En creusant dans un courant d’opinion ayant déjà fait son apparition au sein du Parlement européen, nous sommes disposés à appuyer des mesures dans ce sens entre autres la création d’une Assemblée Parlementaire Euroméditerranéenne, instance pour la construction de l’espace euroméditerranéen non seulement de haut en bas mais également servant de pont entre les réunions gouvernementales et les manifestations de la société civile. Nous avons également document cadre pour le Programme Régional quant aux Affaires de Justice et de l’Intérieur, l’ambition que les ministres des Affaires Extérieures puissent approuver à Valence un espace sur l’importance duquel dans la construction européenne il ne semble pas nécessaire d’insister. Son extension à toute la zone euroméditerranéenne constituera une magnifique nouvelle. Après le 11 septembre, le Chapitre III jusqu’à aujourd’hui relégué (culturel, social, humanitaire) a pris une importance notoire. Fruit des gestions espagnoles, deux projets sont déjà très bien orientés. L’un éducatif, très ambitieux, qui consiste à apporter le Programme Tempus (modernisation du parcours des Universités pour les ajuster aux impératifs du marché du travail) qui s’applique avec succès dans les pays candidats européens, à nos voisins arabes du sud. L’autre est un Programme de Dialogue des Cultures et des Civilisations, fruit des efforts conjoints de l’Espagne et de la Suède, qui aura trois domaines préférentiels d’action : la Jeunesse, l’Education et les Moyens de Communication. Pour gérer l’ensemble de ce dialogue la Présidence espagnole de l’UE travaille actuellement sur la conception d’une Fondation Euroméditerranéenne qui constituerait un premier organe permanent émanant du PB et qui nous l’espérons, sera approuvé à Valence si, comme nous le souhaitons vivement, nous bénéficions du soutien de la Commission – qui, il est juste de le signaler, endosse et appuie les initiatives espagnoles avec une grande décision – des Etats Membres de l’UE et de nos membres du partenariat.

4.      Ceux qui ont eu l’enthousiasme euroméditerranéenne de lire tout ce qui précède auront pu confirmer que la Présidence espagnole sur les affaires méditerranéennes travaille avec une idée directrice : sortir le Processus de sa léthargie relative et donner un élan qualitatif. Les initiatives conceptuelles par rapport à la globalité du Processus : l’ensemble de mesures, que je n’ai pas pu toutes aborder dans ce document, n’omette pas le Chapitre Politique malgré les difficultés qu’entraîne la crise dans le Processus de Paix au Moyen-Orient  (PPOM) (dimension parlementaire, rééquilibre du processus pour que le sud se co-responsabilise dans une plus grande mesure que jusqu’à maintenant, lutte contre le terrorisme), et couvrent les secteurs économiques et financiers (investissements, coopération Sud-Sud, modernisation et libéralisation économique), culturel (dialogue des cultures, Programme Temus) et même organique ou structurel (Fondation Euroméditerranée) Banque Européenne de Développement, Assemblée Parlementaire. Il ne faut pas penser que le désir d’éviter la « contamination » du Processus de Barcelone implique que nous sous-estimerons la gravité et le coté dramatique du conflit du Moyen-Orient. Le PB n’est pas un forum de négociations. Même ainsi, il est désireux de contribuer à la création de conditions qui permettront d’améliorer les possibilités de solution. Mais, dans le pire des cas, nous croyons que la détérioration du conflit ne doit pas nous conduire à jeter des pierres sur le toit du PB. Bien au contraire, nous sommes convaincus que son succès, la restauration de sa crédibilité, fera de l’UE un gérant dans la Méditerranée d’un profit suffisamment haut pour lui permettre de jouer le rôle qui lui revient dans le PPOM. Lorsque divers événements se conjuguent pour réduire la marge de manœuvre européenne,, Barcelone, à force de continuer avec une force renouvelée, l’élargirait.

5.      Enfin, quand viendra l’heure où le degré de développement et de diversité qu’ont touché les divers chapitres et mécanismes du PB sera accompagné d’un développement organique parallèle ? Ne sera-t-il pas déjà le moment de commencer à penser à une institution capable, en permanence, de représenter et d’encourager le Processus ?