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EUROMED REPORT |
Edition no 53 17
décembre 2002
DÉCLARATION
DU CONSEIL EUROPÉEN SUR LE MOYEN-ORIENT
La paix au
Moyen-Orient est un impératif. Le Conseil européen engage les Israéliens et les
Palestiniens à rompre le cycle infini de la violence. Il condamne une fois
encore, fermement et sans équivoque, tous les actes de terrorisme. Les
attentats suicides nuisent de façon irrémédiable à la cause palestinienne.
L'Union européenne appuie les efforts des Palestiniens qui cherchent à faire
avancer le processus de réforme et à faire cesser la violence. Elle lance un
appel à Israël pour qu'il facilite ces efforts. Le Conseil européen, tout en
reconnaissant les préoccupations légitimes d'Israël concernant sa sécurité,
engage ce pays à mettre un terme à l'usage excessif de la force et aux
exécutions extrajudiciaires, qui n'apportent pas la sécurité à la population
israélienne.
La violence et
l'affrontement doivent céder la place à la négociation et au compromis. Les
membres de la communauté internationale, y compris les parties, partagent tous
la vision de deux États, Israël et une Palestine indépendante, viable,
souveraine et démocratique, vivant côte à côte dans la paix et la sécurité sur
la base des frontières de 1967. Tous les efforts doivent à présent tendre à
faire de cette vision une réalité.
Par conséquent, le
Conseil européen attache la plus haute priorité à ce que, le 20 décembre de
cette année, le Quatuor adopte un calendrier commun, comportant des échéances
précises, pour la mise en place d'un État palestinien en 2005 au plus tard. La
mise en œuvre de ce calendrier doit être fondée sur la réalisation parallèle de
progrès dans le domaine de la sécurité, ainsi que sur le plan politique et
économique, et devrait être suivie de près par le Quatuor.
A cet égard, le
Conseil européen est très préoccupé par la poursuite des activités illégales de
colonisation, qui menacent de rendre matériellement inapplicable la solution
fondée sur la coexistence de deux États. Le développement des colonies et les
activités de construction qui l'accompagnent, dont on possède de nombreux
témoignages, émanant notamment de l'Observatoire de l'Union européenne pour les
colonies de peuplement, violent le droit international, enveniment une
situation déjà instable et confortent les Palestiniens dans leur crainte
qu'Israël n'a pas vraiment l'intention de mettre un terme à l'occupation. C'est
là un obstacle à la paix. Le Conseil européen engage le gouvernement israélien
à abandonner sa politique de colonisation en commençant par déclarer, avec
effet immédiat, le gel complet et effectif de toutes les activités de
colonisation. Il demande l'arrêt de la confiscation de terres pour construire
la "clôture de sécurité".
Des mesures
décisives s'imposent pour mettre un terme à la très forte dégradation de la
situation humanitaire en Cisjordanie et à Gaza, qui rend de plus en plus
insupportable la vie des Palestiniens ordinaires et alimente l'extrémisme.
L'acheminement de l'aide humanitaire, ainsi que la sécurité du personnel
humanitaire et de ses installations, doivent être garantis.
Afin de soutenir
les réformes dans les territoires palestiniens, l'UE continuera d'apporter son
soutien budgétaire à l'Autorité palestinienne, en l'assortissant d'objectifs et
de conditions clairs. L'UE invite les autres donateurs internationaux à
s'associer à cet engagement, en vue également de favoriser la cohérence des
efforts de reconstruction. Pour sa part, Israël doit reprendre les transferts
mensuels de recettes fiscales palestiniennes.
L'Union européenne
est déterminée à continuer d'œuvrer avec ses partenaires du Quatuor pour aider
tant les Israéliens que les Palestiniens à trouver le chemin de la
réconciliation, de la négociation et d'un règlement définitif, juste et
pacifique au conflit.