13 octobre 2003
et la situation « se
dégrade » en Irak
Romano Prodi après sa rencontre avec le Président
Le
Président Hosni Moubarak s’est entretenu hier matin
avec le président de la Commission européenne, M.Romano Prodi
et la délégation l’accompagnant.
Ont assisté à la rencontre le Premier ministre, Dr. Atef Ebeid, et l’ambassadeur de l’Union européenne en Egypte, M.Ian Bog.
M.Prodi
a déclaré que sa rencontre avec le chef de l’Etat était amicale et cordiale,
ajoutant que l’entretien a abordé de nombreuses questions, comme la situation
en Irak, la cause de la paix au Proche-Orient et les relations entre l’Egypte
et l’Union européenne. Il a indiqué que l’Union européenne partage avec le
Président Moubarak le sentiment de pessimisme vis-à-vis de la situation dans la
région.
Le
Président de la Commission européenne Romano Prodi a
déclaré ne voir « aucune lumière » à court terme au Proche-Orient, et
a estimé que la situation « se dégrade » en Irak.
« Nous
partageons un profond pessimisme face à
l’évolution de la situation » au Proche-Orient, a déclaré M. Prodi
à la presse à l’issue de son entretien avec le Président Hosni
Moubarak.
Sur
le volet palestinien, nous ne voyons aucune lumière dans un proche
avenir », a-t-il dit. « Nous reconnaissons les limites de notre
action en ce moment, car il y a une feuille de route mais il n’y a aucun moyen
de l’appliquer », a-t-il ajouté, faisant référence au dernier plan de paix
international.
Il a
indiqué que l’une des raisons de son pessimisme était qu’il ne voyait
« pas de pressions des Etats-Unis » sur les parties au Proche-Orient
pour faire appliquer ce plan de paix élaboré par le quartette (Etats-Unis,
Russie, ONU, Union européenne).
Interrogé
au sujet du raid israélien contre la Syrie, M.Prodi a répondu que « le
Président Moubarak a exprimé sa préoccupation et nous avons convenu que ce
genre d’action était très dangereuse »
Quant
à la situation en Irak, « elle se dégrade et il est difficile de trouver
une solution si le peuple irakien n’est pas impliqué dans le processus
politique et si l’ONU ne joue pas un rôle »,a-t-il dit.
Interrogé
sur une éventuelle participation de l’UE à la reconstruction de l’Irak, M.Prodi
a répondu : «Nous voulons une participation de l’UE, mais à deux
conditions : Un rôle véritable de l’ONU et un accroissement du rôle du
peuple irakien » dans la direction du pays, a-t-il dit.
« Concernant
l’Irak, la situation empire et demeure détériorée, ce qui rend difficile de
trouver une solution, tant que les Irakiens ne participent pas au processus
d’instauration de la paix et au pouvoir, et tant que les Nations unies ne
jouent pas un rôle efficace », a-t-il fait constater. Il a enfin fait part
du désir de l’Union européenne de développer ses relations avec l’Egypte dans
divers domaines.
M. Prodi, arrivé samedi soir au Caire, doit également
s’entretenir avec le Premier ministre Atef Ebeid et le Secrétaire général de la Ligue arabe Amr
Moussa.
Ses
discussions seront axées sur les relations entre l’UE et l’Egypte et les
relations euro-méditerranéennes dans le contexte du
processus de Barcelone.