22 octobre 2003
Hommage . Le prix de l'Académie méditerranéenne pour les arts et
la création vient d'être décerné au Nobel égyptien Naguib
Mahfouz dans le cadre de l'année égypto-italienne. |
Mahfouz |
Antonio
Badini, l'ambassadeur italien au Caire, et Michele Capasso, président de l'Académie méditerranéenne
(à Naples), ont décerné au Nobel égyptien Naguib Mahfouz le prix de l'académie pour les arts et la
création de l'année 2003. Mahfouz et son épouse ont
reçu la délégation italienne, venus spécialement pour l'événement, dans leur
appartement d'Agouza. Le prix de l'Académie méditerranéenne, l'un des plus importants d'Europe, est décerné dans les domaines de la culture, de la paix ainsi que celui des arts et de la création. Il a été attribué cette année à trois Arabes. Madame Suzanne Moubarak a reçu le prix de l'académie dans le domaine de la culture le mois dernier, lors d'une cérémonie spéciale, au siège de l'académie à Naples. Et ce, pour ses efforts continus encourageant les divers projets culturels à même d'améliorer la qualité et le niveau de vie. Le
prix de la paix a été attribué au prêtre palestinien Elias Chakour. Et enfin, celui des arts et de la création à
l'écrivain Naguib Mahfouz.
Le
secrétaire général de l'académie, Mohamad Aziza (Tunisie) a lu en arabe les critères du choix de Mahfouz, en sa présence, expliquant que le comité
international du jury, dépendant de l'Académie méditerranéenne, a décidé de
lui accorder ce prix pour les raisons suivantes : — La
profondeur des idées, la finesse du style, qu'il s'agisse de ses romans ou de
ses scénarios. Sa
capacité à exprimer les changements sociaux de l'Egypte tout au long de plus
d'un demi-siècle. — L'analyse
réaliste et sublime de l'âme humaine. — Le
courage dont il a fait preuve face aux aspects du fanatisme et du reniement
de l'autre. — Sa
réussite à faire parvenir le roman arabe dans les sphères internationales. — L'engagement
sincère dont il a fait preuve vis-à-vis du dialogue des cultures et des religions,
afin de servir la cause de l'homme en général et des sociétés du XXIe siècle.
Et son rôle dans le renouvellement du patrimoine spirituel et intellectuel de
notre bassin méditerranéen afin de nous guider vers « le Machreq des lumières et des magnificences »
auquel il a fait appel à travers ses écrits. Naguib Mahfouz a ensuite remercié
la délégation italienne, qui s'est donnée la peine de venir en Egypte pour
lui accorder le prix. Il a par ailleurs souligné que la solidarité et la
constance que représente ce prix doit être la seule langue d'entente entre
les peuples, supplantant les guerres et les conflits. De
son côté, l'ambassadeur italien, Antonio Badini, a
exprimé sa vive joie quant au choix de deux éminentes personnalités
égyptiennes pour recevoir les prix de l'académie, dans le cadre de l'année égypto-italienne. Celle-ci commence vers la fin de cette
année, plaçant ainsi l'année 2004 sous le signe de l'échange culturel entre
les deux pays. Carla Burri
et l'écrivain Mohamed Salmawy, qui sont respectivement
les commissaires italien et égyptien de l'année égypto-italienne,
ont pris part à l'attribution du prix. Mohamed Salmawy
a rappelé que l'année égypto-italienne, qui se
déroule sous la patronage du ministère de la Culture, s'inscrit dans le cadre
d'un accord conclu entre les présidents Moubarak et Chiampi,
à l'issue de leur rencontre en l'an 2001. Il a également ajouté que les
activités artistiques et culturelles de cette manifestation commenceront au
mois de décembre prochain et s'étendront à toute l'Italie. |