La Voix

25 novembre 2004

 

Fenêtre ouverte sur l’Islam

 

Exposition Lever le voile, Femmes artistes en terre d’Islam, à l’abbaye de Neumünster

 

di Thierry Hick

 

En visite officielle au Luxembourg, le roi Abdallah II de Jordanie a inauguré, en compagnie du couple granducal luxembourgeois, l’exposition Lever le Voile, Femmes artistes en terre d’Islam, actuellement présentée à l’abbaye de Neumünster.

 

Elles sont originaires d’Egypte, de Jordanie, du Liban, de Palestine, d’Algérie, du Maroc… mais aussi de Malaisie, d’Iran, d’Irak, d’Indonésie…Elles ont toutes un point commun : elles sont Femmes artistes en terre d’Islam.

 

Loin d’ệtre toutes musulmanes – elles sont également chrétiennes, bouddhistes ou hindoues -, ces femmes poursuivent toutes un but bien précis : « ouvrir une fenêtre sur le monde islamique », comme l’a précisé, hier ou course d’une présentation à la presse de l’exposition, la princesse Widjan Ali de Jordanie. « C’est pourquoi cette exposition est importante pour nous et pour vous », a commenté la princesse, qui est aussi à la tệte de Royal Society of Fine Arts de Jordanie.

Pour Aliki Moschis-Gauguet, responsable du réseau panméditerranéen des femmes artistes, permet de lutter contre les préjugés de l’ignorances..

L’exposition Lever de voile, Femmes artistes en terre d’Islam a déjà fait des étapes dans une dizaine de villes européennes. C’est en vacances à Rhodes que François Biltigen découvre l’exposition. Et, le tout « nouveau » Ministre de la Culture décide de la faire venir au Luxembourg.

 

Lancer des regards croisés

Au départ, l’exposition était intitulée Breaking the veils, Briser les voiles. Au Luxembourg elle prend le titre de Lever le voile. Un changement qui convient à François Biltigen : « Lever le voile permet de découvrir, de lancer des regards croisés. Et de poser des questions, à la base de toutes formes de dialogues. ».

A quoi la princesse Widjan Ali rétorque : « Je préfère briser le voile, qui ne concerne pas uniquement les femmes, le voile est aussi lié aux mentalités. Nous vous tous un voile, qu’il faut briser pour comprendre l’autre ».

Hier matin au cours de la présentation, Michele Capasso, le directeur de la Fondazione Laboratorio Mediterraneo – le réseau euroméditerranéen pour le dialogue entre les cultures et civilisation -, a demandé au Ministre Biltigen de profiter de la prochaine présidence luxembourgeoise pour insister sur le volet culturel dans la promotion du dialogue entre les nations, « trop souvent ignoré par les bureaucrates ».

 

Douleur, peur, joie et inquiétude

Les ouvres exposées, à l’abbaye de Neumünster, qui font toutes partie de la collection permanente de la Galerie nationale de Jordanie, abordent de nombreux sujets, chers aux femmes de l’Islam : politique, nationalisme, mœurs sociales, sexualité. «  La douleur, le peur, mais aussi les inquiétudes et les joie des femmes islamiques sont exprimées », note Aliki Moschis-Gauguet, « ces artistes, tout en mettant leur art au service de la paix, nous tendent le main. Un dialogue engendre autant de questions que de réponses ».

Les 51 Femmes en terre d’Islam ont donc choisi d’huile, l’acrylique, l’aquarelle, l’encre, la gouache, la gravure et le collage pour s’exprimer dans leurs création où le figuratif et l’abstrait se cộtoient.

Cette exposition est bien le signe que « l’art transcende les différences de culture d’histoire, de génère et de religion », comme le signale la reine Rania de Jordanie dans la préface du catalogue de l’exposition.