Le logo de la Fondazione Mediterraneo

Partageons nos valeurs
Combattons les inégalités
Construisons la paix

Notre portail vidéo
 Inglese Francese Italiano 
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
*
Actions
*
Learning Arabic
Projets co-financés
   par l'UE
Conférences Euroméditerranéennes
Forum Civil Euromed
Workshop des
   jeunes des
   pays Euromed
Réseau
   euro-méditerranéen
   se femmes
Haute Formation
   et Activites
   de Recherche
Prix Méditerranée
Euromed Award
Caravane
   euro-maghrébine
   de la Jeunesse
Chaire Averroes
Réseau des chaires
Appels pour la
   Méditerranée

Meiad

   Méditerranée, Europe
   et Islam: Acteurs
   en Dialogue

Service Civil
Cinèma, Concerts
   et Expositions
Euromedcafe.org
* *

APPEL POUR LA CULTURE ET LA RECHERCHE DANS L'ITALIE DU SUD

La tendance, actuellement très diffusée même chez les classes dirigeantes, de ne pas donner la juste valeur à la fonction décisive de la culture et de la recherche risque de produire des conséquences négatives pour le futur de notre Pays. Les nations les plus avancées du monde industrialisé attribuent à la recherche beaucoup plus de ressources que l'Italie, surtout elles investissent sur la recherche fondamentale, qui est dégagée des applications pratiques immédiates, mais qui est décisive sur la longue durée. En plus, elle permet l'acquisition de compétences qu'on ne peut pas maîtriser rapidement et qui peuvent se révéler décisives pour la richesse, la modernité, l'indépendance même du Pays : si cette tendance continue, l'Italie sera toujours plus dépendante de l'étranger en ce qui concerne la dimension technologique de la recherche fondamentale, avec de graves conséquences sur le système industriel.

Si l'on considère les plus récentes théories économiques, il est évident que les sociétés industrielles, fondées jusqu'à ce moment sur le couple matières premières - manufactures, se fonderont au contraire sur le couple connaissance-travail, c'est à dire qu'elles dépendront du développement de la recherche dans tous ses aspects.
Carlo Bernardini a, à juste raison, déclaré que : " La valeur culturelle de la recherche scientifique et son caractère formatif (des spécialisations à des niveaux élevés de compétences) doivent être reconnus par l'Etat en tant que biens publiques permanents, objets d'investissement et de promotion à long terme ".

La prospérité, le développement d'un Pays, en effet, dépendent toujours plus des orientations de la recherche et des vastes interventions dans le domaine de la culture humaniste et scientifique. La véritable richesse des nations est l'intelligence. Le fait de savoir encourager, cultiver l'intelligence des nouvelles générations sera toujours le facteur décisif du progrès pour les peuples. S'il est vrai que la vie publique doit constamment se rapporter aux valeurs de la justice et de l'instruction, définies comme des nécessités auxquelles on ne peut pas renoncer, il faut dire de même pour la culture et la recherche. Une classe dirigeante digne de ce nom devrait toujours se souvenir des mots de Erasme de Rotterdam, pour qui le fait d'investir dans la culture est le secret des communautés les plus avancées, dont la richesse n'est pas seulement donnée par l'or des monnaies.

Il est bien difficile qu'une nation puisse se sauver si ses forces fraîches et généreuses ne sont pas élevées dans la lumière de l'intelligence, du savoir, de la culture.
On de doit pas considérer que la recherche soit simplement l'étude naturaliste. Il est toujours plus nécessaire d'avoir une vision d'ensemble de la culture qui inclut tant la recherche naturaliste que la recherche humaniste : tous les savants contribuent à la création de la science. En plus, il faut penser que la recherche dans les disciplines humanistes, qui a des coûts inférieurs, est indispensable pour créer les bases culturelles et méthodologiques pour toutes les autres recherches. La recherche ne signifie pas seulement l'acquisition de nouvelles données et leur critique mais aussi le soin continu pour les créations de l'esprit humain qui inclut les ouvrages de l'homme et les images du monde physique où l'homme crée son histoire.

Dans une perspective stratégique sur la longue durée, toute la vie d'un pays , la vie des institutions et la vie privée des citoyens se renforce et ses universités, ses écoles, ses entreprises, ses professions se développent seulement si la science et la culture jouent leur rôle de guide. Les jeunes doivent avoir la possibilité d'utiliser le patrimoine culturel nationale et international, ils doivent pouvoir échanger leurs expériences à des niveaux plus avancés, et ils doivent pouvoir se confronter avec confiance et sécurité avec les problèmes de la recherche contemporaine.

Pour sa prospérité, pour son propre futur, pour la communauté nationale, dans sa forme organisée, l'Etat doit être clairvoyant et il doit soutenir, en tant que facteur essentiel de civilisation et non comme un luxe superflue, les formes les plus dignes de la science et de la culture, celles institutionnelles ainsi que celles qui se développent , parfois avec de grandes difficultés, dans la société civile.

Et pour calculer la différence dans la distribution des ressources pour la recherche entre le Centre Nord et le sud de l'Italie, il faut considérer le rapport adressé par la Commission Nationale pour l'Italie du Sud au Ministère pour la Recherche, où l'on peut lire que dans le Sud il y a 35 chercheurs pour 100 000 habitants et dans le Centre Nord il y en a 243, avec un rapport de 1 à 7.

Il convient aussi de considérer un autre aspect du Rapport : " Si par exemple on voulait passer, dans une période de 10 ans, d'une croissance de 1,45% sur le PIB à 2,5% ou à 3%, il faudrait augmenter les ressources pour la recherche de 5,6% par an et respectivement de 7,5% en termes réels. Si dans cette hypothèse on voulait passer de la répartition actuelle (93% au Centre Nord et 7% au Sud) à une répartition de 70% et 30% respectivement, l faudrait concentrer dans le Sud presque toute l'augmentation des ressources, et précisément l'augmentation annuelle devrait être de 3% au Centre Nord et de 23% dans le Sud. "

Le renforcement de la culture humaniste et scientifique constituera la base d'un Sud plus riche et moderne, dont les problèmes n'ont pas été résolus, mais au contraire ont été augmentés dans les dernières décennies de la République par la " monoculture " des travaux publiques, qui a souvent provoqué des phénomènes de corruption à cause d'un grave gaspillage de l'argent publique ; d'ailleurs même l'approbation continue de lois en dérogation de la législation sur la comptabilité de l'Etat a provoqué de gros dommages au trésor public.

La mise en valeur de la culture et de la recherche dans l'Italie du Sud est indispensable pour donner au Sud un rôle et une fonction importants et spécifiques dans le processus général d'intégration européenne. D'après le Rapport de la Commission Nationale pour le Sud de l'Italie: " Le monde arabe et africain de la Méditerranée ne pourrait pas se rattacher au système scientifique du Sud de l'Europe si celui-ci n'était pas un système de qualité : il le dépasserait. Donc, dans la réalité, le choix de vocations spécifiques, comme celle d'un rôle spécial par rapport aux Pays de la Méditerranée, est lié à la qualité du système et à sa capacité de liaison même avec l'Europe ".

Compte tenu de ces considérations il est urgent, pour la tenue civile des régions méridionales et pour la préparation d'une classe intellectuelle au niveau européen, de parvenir à un véritable changement en faveur de la culture et de la recherche scientifique dans l'Italie du Sud, où le travail intellectuel créatif n'a connu aucune interruption et où l'on a développé, à travers la mémoire du passé, un vif sens historique qui aide à la compréhension du présent et à l'orientation pour le futur. Le Sud de l'Italie a coopéré constamment à l'unité de la nation italienne, qui s'est formée au cours d'un processus historique séculaire avec l'apport important du Sud, aussi bien au niveau de la pensée que de l'action. La civilisation de l'Italie du Sud et de ses grandes îles est la civilisation de toute la nation, et dans son patrimoine civil on peut reconnaître des distinctions mais on ne peut pas opérer des séparations anti-historiques.

Les soussignés demandent au Président de la République, au Président du Conseil des Ministres et au Parlement qu'il y ait un signal dans la direction indiquée avant la prochaine loi de finance.

Naples, le 13 mars 1996


***
***
***
1 2
* *