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Fondazione Mediterraneo - La stampa AL-AHRAM HEBDO
10-16 mars 2004


La femme principale
victime de la guerre


« La femme et les conflits armés », c´est le thème d´une rencontre qui a réuni les premières dames arabes du 7 au 9 mars à Beyrouth. L´Egypte y a soumis deux documents de travail.

par Chérine Abdelazim

Seize délégations participaient à ce forum consacré à la femme et les conflits armés et qui se tenait à l´occasion de la Journée mondiale de la femme. Outre Mme Suzanne Moubarak, la reine Rania de Jordanie, les premières dames de Syrie Asmaa Assad, du Soudan Fatima Al-Béchir, l´épouse du roi de Bahreïn cheikha Sabika Al-Khalifa, la fille du prince héritier du Koweït Hossa Saad Al-Sabah, la sœur aînée du roi Mohammed VI du Maroc Lala Mariam, et Mme Andrée Lahoud, épouse du président libanais, ont assisté à ce rassemblement dont le thème avait été choisi lors du second Sommet de la femme arabe en novembre 2002 à Amman. Trois thèmes principaux étaient à l´ordre du jour. Premièrement, la femme et les législations se rapportant aux conflits armés. Deuxièmement, la femme arabe et les conflits armés, conséquences physiques et psychologiques et répercussions sur le plan social, économique, politique, éducatif et culturel. Quant au troisième thème, il est relatif au rôle de la femme dans la réalisation de la justice et de la paix. Les chiffres publiés récemment par les Nations-Unies sur la femme et les conflits armés sont alarmants. 75 % des réfugiés en temps de guerre sont des femmes et des enfants. La situation de la femme dans certaines régions du monde arabe, comme la Palestine et l´Iraq, est préoccupante. C´est donc dans ce contexte que se tenait le Forum sur la femme et les conflits armés. L´Egypte y a soumis deux documents de travail. « Ces documents insistent sur la santé psychique et physique des femmes qui se trouvent dans des zones de conflits armés », affirme Safaa Al-Baz, vice-ministre de la Santé et membre du Conseil national de la femme et de la délégation égyptienne présente à Beyrouth. Elle met l´accent sur la santé de la femme en matière de grossesse et d´accouchement : « Cette question est d´une importance cruciale lorsqu´on sait que les femmes et les enfants constituent la majeure partie des réfugiés en temps de guerre, et que 25 % de ces femmes sont enceintes. La plupart se trouvent dans des zones à risque sur le plan de la santé ». D´où l´importance de donner à ces femmes les moyens de se prémunir avec leurs enfants contre les maladies. Le document égyptien met l´accent sur certains problèmes auxquels la femme est confrontée dans les zones de conflits armés, notamment les maladies contagieuses et la violence sexuelle. « Les femmes sont les vraies victimes des conflits armés. Parfois, elles sont obligées de faire l´amour avec des hommes pour obtenir de la nourriture. Il s´agit là d´une violation de ses droits fondamentaux et de la liberté de la femme », souligne le document égyptien qui évoque les répercussions psychologiques sur la femme en cas de conflits armés de longue durée. « On constate ces effets psychologiques lorsque la femme est amenée à émigrer et à quitter la zone où elle a perdu sa famille. Ces effets se manifestent également en cas d´isolement ou bien à cause du sentiment d´insécurité », souligne le document. Pour remédier à ces problèmes psychologiques, il faut rebâtir les institutions sociales, économiques et culturelles concernées par les problèmes des femmes. Le document égyptien souligne le problème des handicapées, soulignant que de nombreuses femmes ont été handicapées après avoir heurté des mines antipersonnel dans le Désert occidental. Ces mines avaient été installées durant la deuxième guerre mondiale. D´après un rapport publié par les Nations-Unies, il y aurait 24 millions de mines antipersonnel dans le Désert occidental en Egypte, soit 14 % de ce qui existe dans le monde entier. Le document égyptien souligne en outre la mauvaise situation de la femme dans le monde arabe, notamment en Iraq et en Palestine. Il appelle à un rôle accru de la femme pour réaliser la paix. C´est dans ce contexte que Mme Suzanne Moubarak a fondé le Mouvement de la femme pour la paix.



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