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Intervention de MICHELE CAPASSO
Président de la Fondazione Mediterraneo



Monsieur le Ministre et Cher Ami, M. Bedjaoui;
Messieurs les Ambassadeurs;
Autorités;
Mesdames et Messieurs.
C’est avec une profonde émotion que j’accueille dans notre « Maison de la Méditerranée » Mohamed Bedjaoui : une personnalité d’une rare culture et sensibilité politique, que les membres du jury ont voulu honorer en lui attribuant le « Prix Méditerranée Diplomatie 2006 ».
Dans le mois de février, à Alger, à la fin des travaux du « Congrès d’Alger » organisé par le Mouvement Européen International en collaboration – parmi les autres – avec notre Fondation, le Ministre Bedjaoui a souligné le strip-tease insolent du Ministre Calderoli mais, en même temps, il a voulu exprimer son appréciation pour la Fondazione Mediterraneo. Le soir précédent le jury du « Prix Méditerranée » nous avait communiqué les choix pour l’an 2006 et, pour cette raison, nous décidâmes d’annoncer publiquement la décision assumée afin de renforcer davantage les liaisons que nous lient à l’Algérie et, en particulier, au Ministre Bedjaoui.
Avant d’arriver ici aujourd’hui, Monsieur le Ministre a été reçu par le Président de la République Giorgio Napolitano, qui a soutenu l’action de la Fondazione Mediterraneo depuis sa constitution : c’est aussi grâce à son soutien que nous avons pu réaliser ce siège centrale ici à Naples. Nous avons eu une autre rencontre avec le Ministre Bedjaoui à Alger, le 10 mais dernier, quelques minutes après l’élection du Président Napolitano. On était de retour d’une promenade dans la Casbah : un mosaïque de maisons en boue, terre et briques liés par une infinité de petites ruelles.
Ahmed, un vieux homme de la Casbah, nous montre des notes d’un séminaire passé en 1998 sur la pellicule “La bataille d’Alger” de Gilles Pontecorvo, disparu récemment, et aujourd’hui, dans cette occasion, je désire vous annoncer que le jury du Prix a décidé d’attribuer un “Prix spécial à la mémoire” de Gilles Pontecorvo, qui sera assigné en juin 2007 au cours d’une section spéciale du “Napolifilmfestival”, dont la prochaine édition est dédiée à ce grand artiste.

Vers midi une famille de la Casbah nous a invité déjeuner chez-elle. Saïd et Leila sont mariés depuis 30 ans et ils ont 14 enfants. Parmi eux, 9 sont encore vivants tandis que 5 sont morts. Pendant le déjeuner – ils ne savaient pas quoi nous offrir – la vieille grand-mère Khalida âgée de 90 ans, parfumée et enveloppée dans ses vêtements traditionnels, arrive. “Napolitano, napolitano!” elle crie. Je lui souris et je confirme ce qu’elle dit, que je suis napolitain, surpris d’entendre un mot italien au milieu de celle langue entre l’arabe et le berbère. “Non, non, Napolitano, Napolitano!”. Mon étonnement ne dure longtemps. Elle me prends par la main et elle me conduit dans sa petite chambre de 4 mètre carrés où, sur un petit table en bois, une petite télévision en couleurs connectée à une antenne parabolique montre la Chambre des Députés de notre Pays et son Président Bertinotti qui est en train de compléter les scrutins des grands électeurs qui ont élu, quelques minutes avant, Giorgio Napolitano en tant que Président de la République. Nous nous émouvons pour les manières doux, gentilles et intelligentes de la vieille dame de la Casbah. Vers 14 heure nous laissons la Casbah et nous racontons cette expérience à notre ami le Ministre Bedjaoui. Il ne connaît pas encore les résultats des élections en Italie. Il est content pour le choix de Napolitano, duquel il apprécie la cohérence politique et institutionnelle et la rigueur morale. À la fin du colloque il m’embrasse et il plaisante : “Je suis heureux que l’élection de Napolitano m’ait été annoncée par un napolitain d’Alger”.
Je vois réunis dans cette salle tant d’illustres amis de notre Fondation qui nous ont accompagnés tout au long de notre parcours qui voit aujourd’hui se réaliser une étape importante : donner à l’espace euro-méditerranéen dignité, représentativité et légitimité et restituer à la culture, à la science, à la recherche, au dialogue interculturel et interreligieux le rôle indispensable de force en mesure d’avoir une incidence sur les processus de l’histoire, de la même manière que l’économie et la politique.

C’est en Méditerranée que sont nées les grandes cultures qui ont donné son identité à l’Europe et aux Pays du Sud qui s’y baignent. C’est en Méditerranée qui est née l’idée du principe de l’unité des contraires qui faisait dire à Héraclite “c’est de ce qui est en lutte que naît la plus belle harmonie : tout se réalise à travers la discorde.” Mais c’est surtout l’idée d’un Dieu qui unit la sensibilité chrétienne, juive, arabe. Un Dieu des textes sacrés comme le Coran, l’Ancien et le Nouveau Testament.
Et c’est enfin sur la Méditerranée qu’est réellement née la philosophie et que sont nées les premières “polis” autour de la fascination et du sens du réalisme de la pensée de Pythagore.

Paix et guerre, dialogue et lutte ont fait l’histoire de cette mer, où se sont rencontrées non seulement “forces” et groupes opposés, mais aussi civilisations, cultures et idées.La lutte dans la Méditerranée a été, et est toujours, une lutte entre philosophies, entre visions du monde, avant même, peut-être, d’être une lutte entre intérêts divers.

Le caractère absolu qui ont eu tant de fois ces luttes, ne peut germer du seul contraste d’intérêt quel que central qu’il soit, mais porte en lui quelque chose de plus radical et de plus profond : l’absence de reconnaissance réciproque, la lutte pour l’identité qui a pu conduire à la volonté de destruction réciproque.

Dans ce moment difficile de l’histoire de la Méditerranée, il faut comprendre que seul l’engagement de la culture et de la société civile peut permettre de dépasser tout cela.
Combien de fois cela a-t-il été compris par les classes politiques dirigeantes, surtout européenne?
Peu de fois, nombre de mots sont prononcés à dessein, mais peu d’actes suivent ces mots. L’interprétation générale des différents heurts et guerres qui se sont succédés repose constamment sur des raisons géopolitiques et sur des tentatives successives de pures recomposition d’équilibres économico-politiques. Tout cela est important mais ne suffit pas et a même conduit au final à une impasse.
Voilà pour quelles raisons le dialogue entre les cultures devient décisif.
Décisif comme condition d’une paix véritable et donc d’un développement possible; d’une croissance des sociétés civiles dans un processus de reconnaissance réciproque.

Les conditions de ce dialogue existent, surtout dans la région de la Grande Méditerranée, parce que les cultures peuvent parvenir à une entente. Mais même sans avoir une ambition aussi prononcée, les différentes cultures peuvent, doivent retrouver le terrain d’une confrontation qui permette de faire découvrir à chacun les raisons de l’autre.
Il ne doit pas s’agir d’un dialogue général et idéologique, mais d’un dialogue construit sur la base d’expériences culturelles effectives, dans les savoirs qui se sont développés, dans le travail concret sur les traces d’un passé encore vivant, dans la science, l’environnement, l’archéologie commune, l’alimentation, les savoirs productifs de techniques et de transformation.

Pour mettre en place ce projet ambitieux, il était important de constituer “une maison commune” pour les peuples de la méditerranée, pour ordonner et valoriser toutes les pièces de la mosaïque colorée de la Méditerranée.
De là dérive l’extraordinaire importance de la Fondazione Mediterraneo comme lieu destiné par sa vocation même à devenir le terrain commun de confrontation avec la création de la “Maison de la Méditerranée” à Naples et dans d’autres villes, parmi lesquelles Alger, dans la Bibliothèque Nationale et qui prochainement sera inaugurée, nous espérons avec la présence du Ministre Bedjaoui, auquel symboliquement nous consignerons la plaque du siège.

L’extraordinaire quantité d’adhésions qui sont parvenues à notre Fondation, son articulation, ancrée dans les différents pays à travers plus de 20 sièges et bureaux détachés et les reconnaissances officielles reçues avec les délibérations votées et adoptées par des États Régions, Villes et organismes de 33 pays - représentant officiellement plus de 200 millions de citoyens – montrent qu’elle a touché une sensibilité existante et désireuse d’être rendue opérationnelle. Opérationnelle même sur le terrain où le projet culturel devient prémisse d’économie et de développement.
Tout ce travail rendu possible grâce à l’engagement de nous tous, vu en grand, est d’une importance décisive pour l’Europe qui s’élargit au delà de ses frontières traditionnelles. Elle a et veut avoir une politique méditerranéenne qui est une politique qui regarde elle-même et au-delà d’elle-même. La confrontation entre les cultures rendra plus facile cette politique, elle fera croître la force des interlocuteurs possibles. L’Europe comme sujet politique dans un monde qui devient global doit absolument regarder la Méditerranée comme étant la mer d’un grand développement, de paix et de civilisation: l’Italie et l’Algérie doivent être protagonistes de ce processus.

Hegel disait que la liberté se développe et croit sur la mer: sa prophétie peut devenir vérité historique justement quand la globalisation en cours demande à chacun de se souvenir de ses propres racines et de les affirmer dans la reconnaissance réciproque.
L’Algérie, qui selon une célèbre définition “produit plus histoire que consume”, doit être l’exemple de ce processus. Mais les Pays et les institutions dépendent des hommes.

Voilà pourquoi des personnalités comme Mohamed Bedjaoui représentent les piliers de ce grand édifice euro-méditerranéen fondé sur le dialogue, sur le développement partagé et sur la paix. Je vous lis maintenant les motivations de l’attribution du Prix :
Mohamed Bedjaoui est l’expression d’une intégrité culturelle et politique et d’une conception démocratique et pluraliste mûrie au cours d’un long chemin et d’une longue réflexion. Il a travaillé pour réaliser les conditions juridiques et politiques actuelles de son Pays, conformément aux politiques internationales et dans le respect des Droits de l’Homme.
Son activité diplomatique est caractérisée par une action fondée sur la connaissance et le partage des différents problèmes, afin de parvenir à une interaction culturelle et politique dans la région euroméditerranéenne.


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