Appel
pour la paix au Moyen Orient
La Fondazione Mediterraneo a exprimé,
dans nombreuses occasions, sa préoccupation pour la situation présente au
Moyen Orient. En Irak, en Israël, au Liban, dans les Territoires Occupés
Palestiniens, et en particulier dans la Bande de Gaza.
Le peuple de
Gaza, déjà en état de siège, est victime des nombreuses attaques aux
infrastructures civiles et registre des pertes toujours croissantes parmi
les civils.
La destruction
des objectifs civils au Liban et les pertes civiles qui suivent les actions
militaires reconduisent la région aux années les plus sombres de son
histoire.
Les morts des
civils et la peur du peuple israélien des attaques du Hezbollah alimentent
le cercle vicieux de la guerre et éloignent la paix.
En Irak la
guerre civile produit des victimes innocentes et alimente la diffusion des
fondamentalismes et du terrorisme.
La Fondazione
Mediterraneo lance cet appel afin que touts les détenus de toutes les
parties en cause soient libérés et, au même temps, elle condamne forte
n’importe quelle action de violence contre la population civile de tout
pays. Rien ne justifie la punition collective infligée aux civils ou la
destruction des infrastructures vitales pour la coexistence pacifique des
peuples et de leur développement.
La Fondazione Mediterraneo condamne
vivement toutes les agressions qui représentent une violation évidente du
droit international et de la Convention de Genève, et qu éloignent tout
projet de paix.
La Société
Civile de la Grande Méditerranée a dit non à cette agression. Elle a dit non
car, après la tragédie de la deuxième guerre mondiale, née de la
dégénérescence du darwinisme en eugénisme, de l’esprit national en
nationalisme, de la force d’expansion de la civilisation en colonialisme,
l’Europe s’est réveillée aux valeurs que trois siècles de conscience laïque
avaient fait naître en elle : droits de l’homme, droits sociaux, paix entre
les nations, dialogue au lieu de la guerre et adhésion de la collectivité
contre les dérives individuelles.
Le monde, il est
vrai, est certes rempli de dictatures. Mais ce phénomène se produit surtout
là où des spoliations menées pendant des siècles ont fini par provoquer une
dégradation des conditions de vie, une dégradation de la société et de la
politique. Nous sommes responsables de cette situation, nous tous, et pas
seulement ces états qui ont soutenu ces régimes, suivant les opportunités du
moment, et qui aujourd’hui, tout en combattant l’une de ces dictatures,
s’allient à d’autres.
Nous voulons
actuellement réagir à cause de cette responsabilité, revivifier l’ONU,
l’organisation où l’avis d’un seul doit se soumettre à la décision
collective, l’organisation qui ne saurait être envahie, opprimée, appauvrie
ou offensée.
Que les petits
états soient respectés comme les grands états, que les humbles aient droit à
autant de dignité que les puissants, que nul ne puisse se proclamer
représentant de Dieu sur terre pour y porter le désastre au nom du Ciel.
Que tous les
hommes soient égaux, que les richesses du sol bénéficient à ceux qui
habitent sur ce sol depuis des générations, que notre bien-être n’ait pas
pour origine la misère d’autres êtres humains, proches ou lointains.
Voilà les
conditions pour que cesse le terrorisme : terrorisme individuel de ceux qui
s’immolent de désespoir pour la dignité de leur propre patrie et entraînent
avec eux dans la mort des victimes tuées aveuglément, ou terrorisme
collectif d’une armée qui détruit habitations, environnement, ressources et
qui chasse de leur terre ceux qui ne peuvent les en empêcher.
Le droit
international, l’esprit d’équité, la force de la compassion sont des
instruments: ce millénaire commencé dans la souffrance et la misère peut
trouver son rachat en devenant une époque de solidarité et de justice. Et
cela dépend de nous, populations civiles d’Europe, qui après avoir porté la
modernité, dans sa forme la plus agressive, à ravager le monde, voulons
désormais la transformer en une modernité de reconstruction et de paix.
Nous lancions cet appel à l’Union
Européenne et aux états membres afin que cette politique insensée, qui
encourage la négation des droits des populations palestinienne, irakienne,
israélienne et libanaise, puisse avoir un terme.
Nous lancions cet appel aux
organismes internationaux et aux états de la région de la Grande
Méditerranée afin qu’ils interviennent pour mettre fin à cette situation
insoutenable.
Napoli, 19 luglio 2006 |