APPEL
POUR L’INTEGRATION DE LA TURQUIE DANS L’UNION EUROPEENNE
Sur
des communautés aux différents traditions, unifiées
par les puissances occidentales – après le démembrement
de l’Empire Ottoman – dans des structures politiques
initialement assujetties aux protectorats et puis émancipées,
et sur les vestiges de cinq mille ans de civilisation, des bombardiers
furtifs et des bases lointaines reversent milliers de bombes. Bombes
qui pénètrent toutes les défenses, qui se dispersent
dans fragments antipersonnel, bombes électromagnétiques
qui bouleversent le tissu des choses mortes et des êtres vivants,
et milliers de missiles projetés pour détruire et
massacrer.
Une nouvelle guerre se déroule aux frontières de
la Turquie : à cette guerre la société civile
a dit non. Elle a dit non car, après la tragédie de
la Deuxième Guerre Mondiale, l’Europe s’est réveillée
aux valeurs qui trois siècles de conscience laïque avaient
crée : les droits humains et sociaux, la paix entre les peuples
et les nations, le dialogue au lieu de la guerre.
Bien sûr, le monde est plein de gouvernements tyranniques,
mais surtout là où la spoliation, dans les siècles,
a porté la dégradation de la vie, de la société
et de la politique. Nous tous sommes responsables de ces tyrans,
et non seulement les Etats qui les ont soutenus pour les avantages
du moment, et qui en même temps combattent les uns et s’allient
avec les autres.
Nous voulons nous secouer cette responsabilité, vivifier
l’ONU afin qu’elle soumette l’arbitre individuel
à la décision collective et pour que personne puisse
envahir, opprimer, paupériser ou vexer. Que les petits Etats
soient respectés autant que ceux grands, que les humbles
aient la même dignité que les puissants, que personne
se pénètre de la représentation divine et au
nom du ciel porte des massacres sur la terre.
Que tous les hommes soient égaux, que les richesses du sol
puissent aller au bénéfice des peuples qu’y
vivent de tout temps, que notre bien-être ne soit pas fondé
sur la misère des autres.
Ceux-ci sont les conditions pour lesquelles puissent cesser le terrorisme
de l’individu singulier – qui s’immole pour la
dignité de sa propre patrie, en traînant des victimes
innocentes avec lui – et le terrorisme des armées qui
détruisent maisons, environnement et ressources, et qui chassent
de leur terre tous ceux qui ne peuvent pas se défendre.
Dans le projet de la « Grande Méditerranée
», dont le développement est indissolublement lié
à l’Europe, au Pays du Moyen Orient et du Mar Noir,
la Turquie – à cheval entre Europe et Asie, et toujours
strictement imbriqué à l’Europe, à la
Méditerranée, au Moyen Orient e à l’Asie
Centrale – a une position clef.
Si la Turquie sera incluse rapidement dans l’Union Européenne
et si l’Europe réalisera le rôle vital qu’elle
peux occuper dans ce délicat moment historique, la Turquie
pourra et devra développer une grande œuvre de connexion
et progrès.
Le dialogue, le droit international, l’esprit de l’égalité,
la force de la compassion sont les instruments pour lesquels notre
siècle, commencé par souffrances et misères,
se rachète dans une époque de solidarité et
de justice.
Ceux conditions dépendent de nous, hommes civils d’Europe.
Nous avons construit une modernité agressive qui bouleverse
le monde, et maintenant nous voulons la transformer dans une modernité
de reconstruction et de paix : la Turquie est un élément
indispensable pour structurer le dialogue entre cultures et religions
différentes.
Pour attendre cet objectif vital pour notre futur, nous adressons
un appel aux Gouvernements de l’Union Européenne, pour
qu’ils réduisent les bureaucratismes stériles
et pour qu’ils favorisent l’intégration de la
République de Turquie dans l’Union Européenne.
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